Si la nomination de Marc Brys par le ministère des Sports pour succéder à Rigobert Song a été officialisée ce lundi 8 avril, l’instance dirigée par Samuel Eto’o semble rester opposée à cette décision jusqu’au bout.
En réaction à cette nomination unilatérale, Samuel Eto’o a reçu mandat de son Comité Exécutif pour trouver son propre entraîneur ainsi que son staff technique, lors d’une réunion d’urgence qui a eu lieu samedi 6 avril.
Bien qu’aucune annonce n’ait été faite jusqu’à présent, cette décision est considérée comme un ultimatum adressé au gouvernement, que le conseiller technique auprès du ministère des Sports, Cyrille Tollo, met d’ailleurs en garde dans un article du quotidien Le Monde :
L’ancienne star du FC Barcelone est libre de faire ce qu’il veut, mais la nomination d’un autre sélectionneur serait une véritable défiance vis-à-vis de l’Etat. Nous continuons de penser qu’il aime son pays, qu’il respecte ses institutions et qu’il reviendra à de meilleurs sentiments.
Au Cameroun, la fédération de football veut nommer un autre sélectionneur que celui choisi par l’Etat https://t.co/ACq3lGbRGu
— Le Monde Afrique (@LeMonde_Afrique) April 10, 2024
Bien qu’espérant la capitulation de l’adversaire, cette mise en garde annonce déjà un affrontement impitoyable qui ternira son image et l’image de l’instance faîtière qu’il dirige. Un membre de la fédération souhaitant garder l’anonymat a même exprimé son avis sur ce sujet, pour critiquer les décisions de son patron :
Soit Samuel Eto’o a décidé d’adopter une attitude quasi suicidaire, soit il espère négocier quelque chose avec le ministre des sports. Mais on ne voit pas bien quel est son but, et surtout qui il pourrait nommer.
Ayant pris une grande ampleur, les deux parties semblent chacune avoir des partisans qui les appuient. Parmi ces partisans, on trouve l’ex-entraîneur des Lions Indomptables, Hugo Broos, qui prône pour Samuel Eto’o, et l’ex-portier camerounais, Joseph-Antoine Bell, qui approuve apparemment la nomination du Belge.
Ce qui est en tout cas sûr, c’est que l’instabilité actuelle dans le pays ne donne envie à aucun entraîneur de se retrouver mêlé à ces conflits. Cette instabilité devient même un facteur majeur de la déchéance de l’équipe nationale du Cameroun.