Pendant une semaine après la nomination de Marc Brys à la tête de la sélection nationale du Cameroun, un bras de fer musclé s’est déroulé entre le gouvernement et la Fécafoot suite à la décision unilatérale du ministère des Sports.
Annoncée le mardi 2 avril par un média local, l’instance dirigée par Samuel Eto’o n’a pas tardé à réagir et a envoyé une missive au ministère exprimant sa position vis-à-vis d’une décision dont elle n’avait pas été informée. Confrontés à ce conflit entre les dirigeants du football camerounais, le journaliste sportif Anthony Pla s’est exprimé sur sa page Facebook, qualifiant clairement la situation d’ingérence.
Marc Brys va diriger les Lions Indomptables, nommé dans le dos de la Fecafoot d’après elle. Pour moi la question fondamentale est de savoir comment définit-on l’ingérence ? Le pouvoir politique ne peut pas exiger la démission ou le départ d’un dirigeant d’une fédération, mais peut-il contourner la Fecafoot sur ces nominations ? (…) Les conséquences de l’ingérence, j’imagine que tout le monde en est conscient… alors ingérence ou pas ? Quand c’est le dirigeant d’une fédération, c’est ingérence. Qu’en est-il pour un coach et un staff ?
Laissant entrevoir une certaine partialité en faveur des opposants à cette nomination, le journaliste panafricain met en avant son opinion qui épouse plutôt les normes préétablies par la FIFA. En effet, l’instance dirigeante du football mondial prône et impose l’indépendance de chaque association nationale de football, notamment vis-à-vis de l’influence de toute entité politique, quelle qu’en soit la nature.
Chaque association membre de la FIFA se doit de jouir d’une indépendance et d’une autonomie qui la préserve de toute ingérence indue de la part de tiers, qu’elle soit étatique ou autre. Les associations membres de la FIFA sont statutairement tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante et sans influence indue de tiers.
Si le Cameroun se trouve encore à la limite d’une lourde sanction, la réponse du ministre Narcisse Mouelle Kombi à la lettre de la Fécafoot évoque une loi interne qui autoriserait le gouvernement à jouer un rôle à part entière dans les décisions de la sélection nationale.
La réaction de la FIFA reste alors tout de même à surveiller, d’autant plus que le Cameroun risque une expulsion parmi les pays membres de la FIFA en cas d’intervention de l’instance dirigée par Gianni Infantino.