Le football malien traverse une crise sans précédent, marquée par la grogne des joueurs de l’équipe nationale, les Aigles, qui menacent de boycotter les prochaines rencontres.
Cette situation explosive met en lumière les dysfonctionnements profonds qui gangrènent la Fédération malienne de football (Femafoot) depuis de nombreuses années. D’après les informations de Sport News Africa, les joueurs fustigent une gestion opaque et irresponsable des fonds alloués par la CAF et les sponsors, illustrée par le versement incomplet des primes de la CAN 2023 et l’opacité entourant la gestion des 100 millions de FCFA offerts par le sponsor Orange Mali.
S’y ajoutent des problèmes d’organisation récurrents, comme le fiasco du déplacement à Johannesburg pour un match éliminatoire de la Coupe du Monde 2026, et le manque de transparence dans l’utilisation des fonds destinés au développement du football malien.
L’incarcération du président de la Femafoot, Mamoutou Touré, pour malversation, a cristallisé les tensions. Le refus des joueurs de lui rendre visite en prison a été le catalyseur de la crise actuelle. La Femafoot, dans une tentative de désamorcer la crise, a convoqué le capitaine des Aigles, Hamari Traoré, pour s’expliquer. Mais les joueurs, déterminés, ont d’ores et déjà annoncé leur intention de ne pas répondre à cette convocation.
L’avenir du football malien s’assombrit. La FIFA pourrait être amenée à intervenir si aucune solution n’est trouvée rapidement. La crise actuelle n’est que le énième épisode d’une longue série de crises qui secouent le football malien depuis des années. Une mauvaise gouvernance chronique, une corruption endémique, des infrastructures défaillantes et un manque de formation pour les encadreurs sont les maux qui gangrènent le football malien.