Le constat est amer : il est malheureusement fréquent de voir des footballeurs binationaux privilégier les sélections européennes au détriment des équipes nationales africaines. Ce phénomène, qui mine le football africain, a poussé la légende nigériane John Obi Mikel à s’exprimer sans détour.
Pour l’ancien capitaine des Super Eagles, il est inacceptable que de nombreux joueurs considèrent l’Afrique comme une simple alternative, voire un plan B, après avoir sollicité en vain une sélection européenne. Mikel dénonce avec force cette tendance à ne voir en l’Afrique qu’un second choix, un continent sur lequel on se rabat par défaut.
Dans son podcast, The Obi One, il a appelé les joueurs à assumer pleinement leurs choix : soit ils optent dès le départ pour une sélection européenne, soit ils s’engagent corps et âme avec leur pays d’origine.
Ton père est Nigérian, ta mère est Nigériane, pourquoi ne représentes-tu pas le Nigeria ? Les binationaux africains disent qu’ils veulent jouer pour l’Angleterre, la France, etc., mais ils continuent d’attendre. Puis, à 25 ans, quand ils ne reçoivent pas d’appels de l’Angleterre, ils se tournent vers le Nigeria. Nous ne devrions pas être considérés comme une seconde option, car nous ne sommes pas des secondes options. Vous devez être fiers de vos racines africaines et de représenter votre pays africain. Si tu préfères jouer pour l’Angleterre, tiens-toi à ta décision sans revenir sur tes pas quelques années plus tard. Attends l’appel de l’Angleterre. Si cela arrive, tant mieux ; sinon, ne reviens pas
Selon lui, il est injuste de faire miroiter aux nations africaines un espoir de sélection, puis de les abandonner au profit d’autres horizons. Cette attitude, estime Mikel, est un manque de respect envers les millions de supporters africains qui rêvent de voir leurs idoles défendre les couleurs de leur continent.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce choix, souvent difficile, des joueurs binationaux. La perspective de disputer les plus grandes compétitions internationales, comme la Coupe du monde ou le Championnat d’Europe, ainsi que les avantages financiers et médiatiques qui en découlent, sont des arguments de poids.
De plus, l’histoire du football africain, marquée par des infrastructures souvent déficientes et des résultats irréguliers, peut également inciter certains joueurs à privilégier un projet sportif plus stable et ambitieux. Néanmoins, Mikel rappelle que le football est avant tout une passion, et qu’il est important de ne pas oublier ses racines et de rendre hommage à ceux qui ont ouvert la voie.