Pourtant annoncé comme l’une des grandes favorites de la CAN, l’équipe nationale d’Algérie, sous la houlette de Djamel Belmadi, a été éliminée de la compétition africaine suite à sa défaite contre la Mauritanie.
Alors qu’un simple match nul suffisait pour se qualifier en tant que meilleur troisième, les Fennecs ont totalement raté leur match contre les hommes d’Amir Abdou, ce qui a été fatal pour l’équipe. Néanmoins, comment expliquer cet échec, similaire à celui de la CAN 2021 au Cameroun il y a deux ans ?
Incapacité à supporter le stress
Les supporters attendent beaucoup du football algérien, mais comme on dit, le plus grand ennemi de l’Algérie, c’est l’Algérie elle-même… Les joueurs et le coach Belmadi ont bien conscience de ce qu’ils ont sur les épaules à chaque match.
Toutefois, le groupe demeure faible sur l’aspect psychologique. Quand l’adversaire marque en premier, on sent la tension monter sur le terrain côté algérien et le jeu devenir très brouillon. Même en cas de but algérien, les joueurs se mettent la pression pour garder l’avantage. Ce qui conduit à des erreurs qui n’ont pas lieu d’être.
On pense notamment au match contre l’Angola, durant lequel l’Algérie a été auteur d’une première période explosive, durant laquelle elle a pris l’avantage avec un point. Toutefois, en seconde période, un stress énorme s’est fait ressentir. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le milieu de terrain Nabil Bentaleb à commettre une faute très évitable dans la surface algérienne, offrant le penalty de l’égalisation aux Antilopes Noires.
De même, l’attitude de Djamel Belmadi a également été un facteur qui joue contre les hommes sur le terrain. Le technicien algérien n’est pas connu pour être le plus calme ni le plus serein durant les matchs et se laisse submerger par ses émotions… souvent négatives. Un aspect non négligeable qui peut grandement impacter le mental des joueurs.
Mauvaise gestion de l’effectif
L’Algérie a entamé la compétition avec un effectif qui fait rêver, à base de plusieurs nouvelles têtes, pépites du football en Europe comme Houssem Aouar, Rayan Aït-Nouri, Farès Chaïbi ou encore Mohamed Amoura. S’ajoutent à cela d’anciens cadres très solides comme Ramy Bensebaini, Riyad Mahrez, Baghdad Bounedjah et Youcef Belaili. Toutefois, la répartition de ses forces a été l’un des points noirs des Fennecs durant cette Coupe d’Afrique.
Dès le premier match contre l’Angola, il était clair que certains joueurs titulaires n’arrivaient pas à suivre le rythme, voire, étaient complètement à côté de la plaque. Pourtant, le sélectionneur ne procédait pas à des changements logiques, en remplaçant ces éléments par des cracks disponibles sur le banc, ou du moins, le faisait très tard dans le match.
On aurait pu se dire que le coach allait considérer la baisse de forme de certains de ses hommes pour le prochain duel, mais non. Certains de ces mêmes joueurs, qui ont été un peu moins bons, ont une nouvelle fois été retenus dans le Onze de départ contre le Burkina Faso et n’ont encore une fois pas été acclamés par les supporters. De quoi pousser le sélectionneur à prendre un pari très risqué pour le dernier match contre la Mauritanie.
Un 3-5-2 en match décisif : l’erreur fatale
Vu que le XI de départ ne plaisait ni contre l’Angola ni contre le Burkina Faso, Djamel Belmadi a opté pour un groupe de titulaires totalement remodelé avec des joueurs qui individuellement font rêver. Toutefois, la tactique adoptée a sans doute été la cause de la défaite des Verts.
Grand habitué du schéma 4-3-3, le driver d’El-Khedra a opté cette fois-ci pour un 3-5-2, ce qui est vraiment hors du commun le connaissant. Une défense à trois avec une attaque à deux, avec quatre milieux de terrain… un choix chaotique. Bien que le milieu de terrain était solide, il était difficile de faire parvenir le ballon aux deux attaquants (Amoura et Bounedjah).
De plus, la ligne défensive, habituée à être composée de quatre éléments au lieu de trois, n’a clairement pas tenu le coup, d’autant plus qu’elle était privé de Ramy Bensebaini, qui est l’un des piliers de l’équipe, mais qui a été suspendu pour accumulation de cartons.
Il a donc été peu judicieux de tester une nouvelle stratégie dans un match aussi important. L’Algérie s’est très vite fait déborder par les joueurs de la Mauritanie, qui ont marqué en première période. En seconde mi-temps, ce fût un cocktail de tous les points négatifs cités dans cette revue : stress permanent induisant à de grosses boulettes et des ratés monumentaux, débordement émotif du coach, changements de joueurs discutables…
De plus, la Mauritanie a été une très grande surprise dans son jeu. Très solide défensivement et puissante lors des contre-attaques… De quoi totalement annihiler les espoirs des Fennecs, les disqualifiant définitivement de la Coupe d’Afrique 2023.