Ancien international guinéen, Pascal Feindouno alias « Maestro », a marqué l’histoire de la CAN. Malgré la défaite de la Guinée face au Sénégal (2-3) en quarts de finale de l’édition 2006 en Égypte, Feindouno sort d’un tournoi réussi où il termine deuxième meilleur buteur (4 buts en 4 matchs), à seulement une unité de Samuel Eto’o (5 réalisations), et figure dans l’équipe-type de la compétition. Mais, pour la 34ème édition en Côte d’Ivoire (13 janvier – 11 février 2024), la légende guinéenne estime qu’il n’y a pas de favoris, puisqu’il n’y a plus de petites équipes.
Entretien.
Pascal Feindouno, l’une des légendes du football guinéen et même africain. Comment se passe l’après-carrière du « Maestro » ?
Tout se passe bien… Actuellement, on m’a nommé Conseiller général d’une académie à Rabat au Maroc, qui s’appelle Atlas Sport Management.
Votre génération a beaucoup marqué les esprits, avec vous notamment, mais aussi le virevoltant Fodé Mansaré, Aboubacar Titi Camara, Abdoul Salam Sow, Dianbobo Baldé, Pablo Thiam, Kamil Zayatte… Malheureusement, elle n’a pas pu offrir à la Guinée son premier trophée. Avez-vous manqué de chance à un moment donné ?
Notre génération à l’époque, franchement, on aurait pu faire quelque chose ensemble pour le pays. La génération de Titi, Salam, Dianbobo, Fodé…, on avait une très bonne équipe, qui pouvait aller loin. Hélas, on s’arrêtait chaque fois en quart de finale. Mais, on avait quand même une équipe soudée. Beaucoup de talents, mais on s’arrêtait toujours en quart de finale. Dommage, on aurait pu continuer à gagner des matchs, à faire vibrer. On n’est pas arrivé là où on voulait. Bon, c’est comme ça, c’est le football.
Quels sont les meilleurs souvenirs de Pascal Feindouno à une phase finale de la CAN ?
Mes meilleurs souvenirs de la phase finale de la CAN, ce sont les quarts de finale, parce qu’à chaque fois qu’on s’arrêtait à ce stade de la compétition, moi particulièrement j’étais en pleine forme (Mali 1-2 en 2004 et Sénégal 2-3 en 2006, Ndlr). J’étais en pleine forme, bien évidemment avec mes coéquipiers. Sinon sans eux, je ne pourrais pas être performant comme ça.
La Guinée prendra part à la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire, dans quelques jours. Un assez bon groupe du Syli national, pour pouvoir aller chercher ce titre tant attendu par tout un peuple ?
Je pense que la Guinée peut s’en sortir, parce qu’il y a le Cameroun, le Sénégal et la Gambie dans la poule. Pourquoi ne pas aller chercher des matchs nuls ou des victoires. Attention, on a de bons joueurs en ce moment. Après le Sénégal, le Cameroun…, ce sont des pays de football. Ce sont des nations de football, mais on pourra s’en sortir, pourquoi pas.
La Guinée retrouvera le Sénégal (champion en titre), mais également le Cameroun et la Gambie. Que pensez-vous de ce groupe ?
Notre poule est très difficile, avec le Sénégal, le Cameroun et la Gambie. Mais, on pourra faire quelque chose. On n’a pas peur et on ne va pas reculer. On va gratter des points et on verra à la fin. Moi, je n’ai pas peur en tout cas. Je crois que tous les joueurs guinéens, ils n’ont pas peur non plus… C’est une compétition et une compétition ça ne se joue pas, ça se gagne.
Quelles sont les équipes favorites de cette Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire ?
Les équipes favorites ? Moi, je dirais qu’il n’y en a plus… Il n’y en a plus, parce qu’il n’y a plus de petites équipes. Donc attention, moi je ne dirais rien. On verra à la fin.
La Guinée a une attaque flamboyante, avec Serhou Guirassy au sommet de son art, mais aussi Mohamed Bayo, Morgan Guilavogui et le petit nouveau Facinet Conté, qui fait des merveilles du côté du SC Bastia. De bon augure pour cette CAN ?
Oui, on a de très bons joueurs, surtout de beaux attaquants, avec Guirassy, Bayo, Morgan et le petit Facinet, qui est à Bastia. On pourra faire quelque chose, ce sont tous des buteurs. On verra, on va prier Dieu pour qu’ils marquent beaucoup de buts et pour aller loin à la CAN en Côte d’Ivoire.
La Guinée a un nouveau « Boss » à la tête de la Fédération, après plus d’une année de gestion par le CONOR. Certainement, un nouvel envol du sport roi en Guinée avec Bouba Sampil ?
Écoutez, j’espère qu’il (Bouba Sampil) fera de belles choses à la tête de la Fédération et on espère qu’il ira loin. Bon, je ne veux pas trop parler de ça. C’est une question qui est peu pertinente, mais on va prier Dieu que ça se fasse bien pour lui et pour le peuple.
Quels sont les vœux du nouvel an de Pascal Feindouno, pour le football guinéen ?
Je veux que ça évolue ; je veux que ça aille loin, que tout le monde parle du football guinéen. J’espère et je prie Dieu (…). Il faut que ça marche, je suis Guinéen, j’adore mon pays. J’espère que ça marchera un jour. Dieu est grand.