L’ancien avant-centre de l’ASEC Mimosas, Banou Diawara (31 ans), qui a participé avec l’équipe du Burkina Faso à la Coupe d’Afrique des Nations 2017 au Gabon, regarde avec beaucoup d’intérêt cette 34ème édition qui se déroule en terre ivoirienne depuis le 13 janvier dernier.
S’il est d’accord sur le nivellement de valeurs dans le football africain, le natif de Bobo-Dioulasso pense que le choc Mali vs Burkina Faso de ce mardi se jouera sur de petits détails.
Entretien
Comment jugez-vous le niveau du football africain à travers cette 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations ?
C’est une évidence, le niveau du football africain est en pleine progression. Si vous voyez bien cette Coupe d’Afrique des Nations, avec ses lots de surprises, vous ne pourrez pas dire le contraire. Nous avons aujourd’hui beaucoup d’équipes qui donnent de fortes impressions.
La Guinée Équatoriale, qui avait surpris son monde, vient de se faire éliminer par la Guinée (0-1). Une analyse pour ce match des huitièmes ?
Pour la Guinée Équatoriale, ça ne me surprend pas. C’est une équipe de joueurs qui se connaissent. Ils sont ensemble ça fait un bout de temps. Si vous regardez depuis la CAN 2015, la Guinée Équatoriale est en train de monter en puissance.
Ils sont en train de faire leur chemin. Ils ont surpris plein de monde durant ces quatre matchs. Et de justesse, ils se sont fait éliminer par la Guinée Conakry (0-1), en huitième de finale. Moi, en tout cas, cette équipe de la Guinée Équatoriale m’a paru vraiment intéressante.
Votre opinion sur les joueurs qui vous ont épatés depuis le début de cette CAN ?
Durant cette 34e édition, il y a des joueurs qui sortent du lot. Des joueurs vraiment inattendus qui sortent du lot. Mabululu m’a vraiment impressionné durant cette compétition. Mabululu, c’est un buteur, un vrai buteur. Si vous voyez ses appels de balles, si vous voyez ses finitions, ce n’est pas mal. Il est vraiment intéressant ce joueur.
Il y a aussi le capitaine de la Guinée Équatoriale Emilio Nsue, qui est aussi un joueur très intéressant et très expérimenté. Il y a aussi Fredy (Alfredo Kulembe Gomes Ribeiro), capitaine de l’Angola, qui donne le tempo et qui arrive à gérer le milieu de son équipe.
Sincèrement, il y a des joueurs méconnus du grand public qui sont en train de montrer plein de bonnes choses dans cette compétition.
Le Burkina Faso croisera le Mali en huitième. Comment voyez-vous cette rencontre ?
Le Burkina Faso va croiser le Mali, en huitième de finale. Vous savez, l’équipe du Burkina Faso, est une équipe qui joue de transition et qui n’a pas peur d’une équipe qui monopolise le ballon. Le football burkinabé c’est surtout la transition. On a des joueurs qui vont tellement vite et de plus on a une défense solide. Mais, durant cette compétition, on encaisse des buts sur des balles arrêtés.
L’équipe burkinabé est vraiment intéressante, mais ça va être un match très serré, parce que le Mali a un milieu vraiment costaud, qui peine aussi à la finition. Ça va être un match qui se jouera sur des petits détails.
Quelles sont vos impressions sur les prestations des Étalons, qui soufflent le chaud et le froid ?
Vous savez dans une compétition comme la CAN, quand on arrive, l’objectif premier est de pouvoir franchir la phase de poules. Après, c’est une autre compétition qui commence. C’est un jeu à élimination directe. L’objectif d’abord était de se qualifier.
Le premier match a eu les trois points (1-0), le deuxième on a fait match nul contre l’Algérie (2-2) et le troisième on a perdu (0-2). Si vous voyez le troisième match, ça a laissé un goût amer, parce que les gens s’attendaient plus à une équipe costaud qui allait donner le tempo. Une équipe qui allait donner des réponses rassurantes pour la phase suivante.
Les gros sont à la peine et beaucoup ont déjà quitté cette compétition ?
Oui, il y a eu plein de surprises pendant cette CAN. Par exemple, la Côte d’Ivoire qui s’est fait malmener par la Guinée Équatoriale 4-0, la Namibie qui bat la Tunisie (1-0) et la Mauritanie qui écarte l’Algérie (1-0)… Il y a eu pleins de surprises des nations inattendues qui battent des grosses cylindrées comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Tunisie, l’Algérie…
C’est dire que le football africain est en pleine progression. Il y a plein de centres de formation en Afrique. Il y a aussi plein d’Africains qui vont monnayer leur talent en Europe. Donc, l’un dans l’autre, ça fait évoluer le football africain. Dans cette CAN, ça s’est fait ressentir avec des joueurs attendus, des jeunes talents.
Vos relations avec vos anciens coéquipiers en sélection nationale ?
Ma relation avec mes anciens coéquipiers est bonne. Elle est amicale et elle est sympa. Il y en a certains, on est vraiment en contact, mais pas avec tout le monde. On cause après chaque match ou même dans leurs différents championnats.
Après chaque match, on peut se donner des impressions. La relation est très bonne. En tout cas, je leur souhaite plein de bonnes choses. Pleine de réussite et moins de blessure parce que c’est l’ennemi premier d’un footballeur. Je leur souhaite une bonne compétition et qu’on aille loin.