Ancien international malien, mais aujourd’hui coordinateur et responsable du recrutement à la formation de Valenciennes FC (D2 française), Sigamary Diarra a accordé un entretien à Africafoot, en perspective de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire. Pour lui, le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont les trois pays favoris pour remporter le trophée continental cette année.
Entretien
La Coupe d’Afrique des nations débute dans moins de deux semaines en Côte d’Ivoire. Quelles sont vos équipes favorites ?
Effectivement, c’est bientôt le début de la plus prestigieuse des compétitions en Afrique. Pour cette édition, qui se déroulera en Côte d’Ivoire, du 13 janvier au 11 février 2024, je vois trois équipes favorites. Il s’agit forcément du Mali, mais aussi du Sénégal et de la Côte d’Ivoire.
Kabala vient de faire peau neuve pour permettre une très bonne préparation aux Aigles du Mali. Quelle appréciation faites-vous de cette réfection ?
J’ai été agréablement surpris par cette rénovation des installations du centre sportif de Kabala, comme presque beaucoup de Maliens. C’est un outil indispensable au développement du football malien et en particulier des conditions optimales pour les Aigles. J’espère que cela servira d’un très bon cadre à notre Équipe nationale, pour bien se préparer en vue de cette Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire.
Comment voyez-vous les chances des Aigles à cette compétition, sous les commandes d’Éric Sékou Chelle ?
Je pense sincèrement et en toute objectivité que le Mali a tout pour remporter le trophée. J’y crois réellement… Il nous a souvent manqué un peu de chance lors de certaines éditions. Mais, je pense que cette génération et les générations futures parviendront à offrir le trophée continental au Mali.
Vous avez certainement observé avec beaucoup d’attention la sortie maladroite d’Abdoulaye Doucouré, qui avait fait savoir à la presse européenne qu’il avait rejoint le Mali, pour tout simplement faire plaisir à son père ?
Binational ou local, l’amour du Mali et de sa patrie doit être indéfectible. Je ne juge pas les propos, mais je suis persuadé que la réussite pour la nation passe par le fait de croire et se sentir individuellement à 100% dans le projet. S’il n’est pas connecté, c’est une bonne chose pour le Mali, qu’il ne soit pas venu. Le sélectionneur travaillera avec les joueurs qui se sentent concernés par le projet et qui ont l’amour du maillot national.
Le cas Alassane Plea a aussi fait couler beaucoup d’encres et de salives ces derniers temps…. Que conseillerez-vous aux binationaux ?
Alassane a eu une démarche intéressante et altruiste. Il ne voulait pas paraître arriviste et a opté pour la confiance au groupe qui s’est battu depuis les qualifications sans lui. La cohésion du groupe prime sur les individualités, même s’il est difficile de se priver d’un bon joueur.
Quel souvenir gardez-vous de vos différentes participations à la phase finale de la Coupe d’Afrique avec les Aigles ?
Je me souviens d’une osmose, d’un groupe qui pensait à gagner et qui voulait gagner. L’objectif était l’or, mais la médaille de bronze était un sentiment d’avoir tout donné, d’être fiers de nous et d’avoir rendu fier des millions de Maliens. Le Mali a terminé deux fois de suite sur la troisième marche du podium en 2012 et 2013. C’est sûr qu’on pouvait faire mieux, mais Dieu en a décidé autrement et on lui rend grâce.
Vous avez suivi la dernière Coupe du monde des nations U17 en Indonésie, avec une séduisante équipe malienne, qui a terminé sur la troisième marche du podium. Comment jugez-vous le jeu des protégés de Soumaïla Coulibaly ?
J’ai suivi avec attention la formation malienne et ce qui se fait de mieux ces dernières années. Les garçons ont représenté haut les couleurs du Mali, c’était certainement la meilleure équipe du tournoi. J’y vois un avenir prometteur avec pour locomotive l’Équipe première.
On ne pourra terminer cet entretien sans vous demander comment se passe votre reconversion après le football… Nous savons que vous occupez un poste de responsabilité à Valenciennes FC ?
Oui, après le football, je me suis reconverti en dirigeant. Je suis coordinateur et responsable du recrutement à la formation. Les choses se passent très bien ; d’ailleurs, trois joueurs issus du centre de formation étaient titulaires avec l’Équipe de France contre le Mali en demi-finale de la Coupe du monde U17, qui vient de se dérouler en Indonésie (Joachim Kayi Sanda, Aymen Sadi et Ismail Boubeb, Ndlr).
Pensez-vous apporter un jour votre expertise au football malien, comme vos compatriotes Fousseyi Diawara, Soumaïla Coulibaly, Éric Sékou Chelle… ?
Le Mali est ma patrie, et il aura toujours une place particulière dans ma vie. Je fais partie, comme beaucoup de mes compatriotes, des Maliens qui seront toujours au service des Aigles. Mais, nous serons également présents pour le développement du football malien, quel que soit le rôle qu’on nous attribuera. Mali Puissancii.